Bonjour à toutes et tous,
Concernant les derniers échanges sur l'avis du Haut Conseil, c'est un soulagement en effet de voir que la présentation du corps est désormais recommandée. Néanmoins, je partage avec vous mon expérience, pour avoir discuté et fait une réunion avec les personnels de la morgue, ils sont aujourd'hui dans l'incapacité d'organiser des présentations de corps, ainsi que les toilettes rituelles.
Ils sont dans un état de fatigue physique et psychique très préoccupante, et nous avons pu faire en sorte qu'ils embauchent rapidement une ou deux personnes supplémentaires mais ce n'est pas n'importe quel boulot ... MAis actuellement, vu le nombre de corps, et le travail dans les étages, ce n'est possible ...
Juste pour dire que parfois, les services sont d'accord, la direction est d'accord, mais il faut vérifier avec ceux qui s'en chargent pour voir si c'est réalisable. A Saint Denis, pour l'instant, et c'est vraiment difficile et choquant, mais les personnes ne peuvent pas voir le corps une fois qu'il est descendu à la morgue. On fait tout notre possible pour que ça change le plus vite possible mais c'est très compliqué. (et inutile de vous dire que j'apprends les coulisses de la chambre mortuaire, il faut avoir une sacré dose d'humour noir !) ...
Dispo pour échanger
Sara Piazza
Oui les équipes de chambre mortuaire ont besoin de soutien tout le temps, et particulièrement en ce moment. Mais je pense aussi aux unités "covid" constituées de personnels issus de différents services fermés (activité programmée stoppée) et redéployés qui n'ont d'une part pas l'habitude de travailler ensemble et d'autre part qui ne sont pas confrontés à des décès. Et les recommandations sur les soins postmortem ne cessent d'évoluer. Une famille s'est vu refuser les vêtements apportés après l'annonce du décès pour habiller le défunt. Tout simplement parce qu'il n'yavait le temps matériel tant l'activité est tendue. La réponse a été cinglante : "il va être enterré nu comme un chien". Ces propos sont des poignards pour les soignants qui font au mieux dans des conditions de travail dégradé. Il faudrait tant que faire se peut échanger avec ces soignants et porter à leur connaissance les informations aidantes (cf pièce jointe).